Expérience perso du 8 Décembre (Acte IV) à Paris

[Je ne parviens plus à trouver la fonction "Article/note" sur Facebook du coup je poste ça là. C'est extrêmement long il faudra du courage, mais ça rend compte de ma journée sur Paris le 8/12 petit à petit et j'espère que l'intérêt de la chose soutiendra la longueur du bordel]

Ca samedi 8 Décembre et ce malgré une longue semaine de mises en garde médiatiques et amicales quant à la mauvaise tournure qu'une nouvelle manifestation pourrait prendre, je suis donc décidé à refaire le voyage vers la capitale afin de voir de mes yeux vivre le quatrième « acte » du mouvement des Gilets Jaunes.

Je pense qu'il faut le souligner, tout ce qui a été dit par les « représentants » du peuple et leurs laquais cathodiques durant les jours passés a créé le cadre de cette manifestation et posé une base intéressante : il ne faut pas venir à Paris si vous êtes un manifestant pacifiste car cet événement sera dangereux. Que fallait-il entendre ? Que les casseurs seraient extrêmement nombreux du fait d'une extrémisation rapide et inévitable du mouvement « agrégeant » des « ultras » de tous bords ? Sans doute était-ce le message gouvernemental, on peine à penser qu'ils auraient lâché ce genre d'avertissements en voulant signifier que les forces de l'ordre allaient mettre le paquet pour choquer des gens et « venger » les vitrines et autos sauvagement agressées quelques jours plus tôt.

Donc il fallait selon les critères officiels comprendre qu'aller à Paris ce samedi signifiait prendre un risque car il y aurait des tonnes de violents extrémistes sans intelligences politiques et que ces gens là voudraient défoncer des crânes pour le fun, qu'il s'agisse de crânes jaunes ou de crânes casqués. Petit souci d'hypocrisie étatique, dans le même temps et puisqu'on ne pouvait pas admettre que la police serait utilisée comme une force effrayante et dissuasive il fallait tout de même dire qu'en France la liberté de manifester est un droit fondamental. Que donc les CRS sont là pour « protéger » les manifestants pacifistes bref, je m'arrête là pour le contexte politique, vous avez du en bouffer vous aussi pendant des jours.


Comme la semaine dernière, je me rends Gare de Creil afin de prendre un train en milieu de matinée et arriver sur Paris aux alentours de 11h. En gare, pas un gilet jaune aux alentours et contrairement à la semaine passée c'est un enjeu latent : les gens vont-ils donc oser se pointer au cœur d'un événement que les pouvoirs ont voulu assimiler dès en amont à une « bataille» qui sera dangereuse ? (La faute à qui on sait pas du coup hein, mais ce sera dangereux cassez-vous les manifestants).

Arrivé en Gare du Nord, ça fouille dès la descente du train. Il faut ouvrir son sac, vider ses poches, montrer papate blanche. Et je pense que l'expression est toute trouvée étant donné qu'avec ma tronche de blanc bec à bonnet-bouc habillé comme un étudiant en com' option konbini, je ne présentais pas un « profil » me désignant pour la fouille. J'ai esquivé le truc en douceur même si j'ai cherché tous les agents de « sureté » du regard afin de les motiver à m'adresser la parole. Nan j'avais l'air de venir d'on ne sait quelle campagne déguisé en parisien afin de trouver un avenir là où tout se joue. Les gens un peu plus larges du treillis en pompes de skateurs et sweats à capuche « profil j'écoute de la tekno en forêt », bon ben eux de base ils allaient se faire contrôler dix fois dans la journée. Les racisés en streetwear je vous en parle même pas. En gros, si t'avais l'air d'une personne « communément » perçue comme intégrée au système, t'étais sans doute pas considéré comme quelqu'un qui se rendait à Paris pour y foutre la merde et même pas pour y manifester. Donc tu passais le contrôle en gare fingers in the nose.


Premier pas hors de la Gare, un homme chargé de prospectus s'adresse aux passants afin d'obtenir d'eux une petite minute d'attention. Je suis venu en curieux je vais le voir : Salut. « Salut, tu as deux minutes ? ». Ben oui l'ami je te dis bonjour pour que le reste suive. « Je peux te donner ce document, il résume les témoignages de membres de notre église, face aux problèmes actuels, il n'y a qu'une réponse et tu le sais peut-être déjà, c'est Jésus. ». J'aime bien ces recueils que j'estime bourrés de mensonges mais souvent bien maquettés alors j'ouvre mon sac pour le prendre et le démarcheur aperçoit mon gilet jaune. « Je vois que tu as un gilet jaune, tu viens manifester ? ». Effectivement et puis prendre des photos, tâter le terrain etc. « Les Gilets Jaunes c'est encore un autre symbole du fait que nous vivons dans un monde qui ne va pas bien. Les gens disent que c'est la faute de Dieu, si Dieu existait il stopperait la guerre ou la famine etc. Mais non mon ami, c'est l'Homme qui fait tout ça, et l'Homme rejette ses pêchés sur Dieu alors que Dieu les pardonne mais leur envoie un message. » Heu, ok. « Lis les témoignages tu verras ces gens ont réussi à s'en sortir grâce à la lumière divine ». Mais tu me parles d'une perception, d'une façon de se sentir là non ? « Non non, lis-le tu verras, je parle d'argent, de situation, maintenant ces gens sont riches ». Ah ouais. (L'essence de la foi quoi). Ben écoute je vais lire ça avec attention. Je tente de lui tendre la main pour qu'on se la serre mais il semble effrayé (?), j'aurais voulu le remercier pour l'échange tout simplement, mais il me donne un « Très bonne journée et fais attention à toi à la manif » qui me satisfait tout autant.

(Il s'agissait de "Centredaccueil.fr" et sa revue gratuite "Le Semeur" tirée à 380.000 exemplaires) 

Je reprends ma longue marche jusqu'aux champs. Je ne connais pas bien Paris et je me retrouve Rue de la Victoire et je remarque un grand bâtiment, imposant, un ouvrage d'art, mais peu de sculptures ou d'imagerie dessus. Je vois de l'hébreu « Ah, ça doit être une synagogue ». Curieux comme jaja et friand d'art je me pose droit comme un piquet devant, j'aperçois derrière les grilles des militaires en faction dont certains contrôlant une personne qui désire entrer. Je me dis que je vais rester dehors et à distance. Mais rester dehors et à distance en scrutant l'édifice attire un policier en civil posé contre un mur non loin. « Bonjour. Vous cherchez quelque chose ? » I'm'dit. Non j'ai juste été surpris par ce bâtiment que je ne connais pas alors j'admire par curiosité. « Vous savez ce que c'est ? ». Oh ben oui une synagogue je pense non ? « C'est la plus grande synagogue d'Europe ». Ah carrément ? Ah ok. «Vous vous intéressez à la religion juive ? » Non je suis ancien étudiant en art et j'adore regarder le détail de ces bâtiments mais je suis surpris, ne connaissant pas bien les règles liées à la figuration etc je trouve le bâtiment très beau mais néanmoins pauvre en sculptures même juste ornementales etc. Je continue à fixer le haut du bâtiment et il me dit « Vous venez manifester non ? ». Je dis oui. Il me lache alors un « Très bien, bonne journée alors. » en me fixant du regard. Ses yeux me disent « Vous circulez maintenant, vous parlez bien mais rien ne me dit que vous êtes pas un assassin antisémite ». Alors je dégage hein la journée commence à peine les problèmes peuvent attendre.


Je décide de suivre le son de l'hélico de gendarmerie non loin et de me diriger vers la zone qu'il survole, ça m'économisera le GPS et donc la batterie. Plus j'approche de la zone de manifestation plus j'entends les sirènes de la police. Ca n'arrêtera plus jusqu'au soir. J'arrive près du Printemps après avoir remarqué des CRS en faction proches de la Gare St Lazare et là aussi, un cordon policier a pris place. Personne ne passe. Bon, il y a une rue non loin pour contourner la zone je vais la prendre. Pas de bol un camion de police arrive et une rangée de flics style brassard-tonfa-casque arrive et se met en position afin de bloquer la circulation des piétons. Demi-tour complet, le détour sera plus long que prévu et je commence à sentir que l'état policier est en pleine forme.


J'arrive près des champs. Sur la route j'ai vu plein de rues fermées par ces murs de plastique et de grilles métalliques de la police, un vrai zoo policier avec plein de CRS qui te fixent, qu'on ne peut pas approcher et dont on se demande en les regardant s'agiter s'ils sont nourris et bien traités. On leur jetterait bien une cacahuette mais ça mord ces bestioles. Et on n'a pas le temps. Plus j'approche des champs plus les cris « Macron démission ! » deviennent imposants. Et en arrivant sur place je le constate : il y a nettement plus de monde que la semaine passée. Mais sérieux, c'est ouf. Je suis au bas des champs, côté concorde (encore bouclée), et si la foule est à ce niveau un peu éparse, plus je lève les yeux vers l'Arc de Triomphe plus il s'agit d'un bloc. Je vais remonter ça en vitesse, trop excité de retrouver un mouvement plus classique, unitaire, massif, qui en très grande majorité est venu "discipliné".


Sur le chemin des tonnes de pancartes bien inspirées dont un « Social Wars : République VI Un nouvel espoir » qui m'amuse indépendamment de ce que je peux bien penser d'une sixième république. Des affiches détournées de « La vérité on te ment » avec au casting les membres du gouvernement. Bref, je sens qu'il y a une très forte population de manifestants qui ont l'habitude de sortir et de créer de belles pancartes, et déjà le message de dangerosité de l'événement perd de son impact. Autour de moi il y a bien 80% de gens posés qui marchent ou discutent, scandent un slogan une fois de temps en temps mais ne démontrent pas l'envie d'affronter qui que ce soit physiquement. 10% de gens sans doute un peu alcoolisés et fatigués de manifester préfèrent pour leur part crier sur tout le monde qu'on est trop pacifistes, trop gentils, trop moutons, et qu'on devrait remonter l'avenue et aller montrer aux CRS de quoi on est capables. Moi je regarde ça d'un œil plutôt condescendant, je me dis pauv' gens complètement à l'ouest qui n'avanceront sur rien ou semblent chercher la blessure, mais ça c'est mon point de vue.

Et puis 10% de gens organisés, équipés, émeute-ready qui sous leurs lunettes de ski et leurs vêtements noirs semblent être les habituels black-blocs. Ils ne parlent à personne, seulement entre eux, se déplacent en groupes pressés, circulent en zigzaguant entre les manifestants. Ils sont là pour un truc précis y'a pas de doute, ils veulent faire la guerre. Tant qu'on ne les voit pas faire, on les laisse user de leur libre arbitre, ils vont et viennent sans emmerder personne. Ca changera sur le haut des champs lorsque face à un immense contingent policier ils auront leurs premières palpitations libertaires, celles qui traduisent le fait d'être en manque de jets de pavés. On en reparlera.

Comme d'hab je peux dialoguer avec plein de gens, je prends des photos de pancartes en félicitant les auteurs, « bien trouvé mec ! » « haha excellente ton affiche bravo ». Des groupes ont des banderolles de grande taille dont l'une « Référendum d'initiative populaire ». Une autre qui a le génie de détourner les symboles est un gigantesque drapeau français et sur chaque couleur une étoile rappelant celles du maillot de l'équipe de France. Du coup il y en a trois des étoiles, une pour le bleu *1789 une pour le blanc *1968 et une pour le rouge *2018. C'est classe, les photographes comme moi s'atroupent comme des vautours, comportement notable lorsqu'une belle affiche apparaît, qu'un manifestant se met à hurler sa vie ou plus souvent lorsqu'il y a du sang et des larmes.


Je remonte l'avenue mais difficile de ne pas remarquer les détonations hyper violentes qui viennent d'en haut et qui ne rassurent pas. Extrêmement sèches mais lourdes, elles poussent à croire qu'une bombe artisanale a pété. Puis trois, quatre, dix, cinquante explosions du même genre font oublier cette idée « Putain ça doit être les trucs des CRS en fait ».

En bas des champs une rue permettait l'accès et autorise encore la sortie, au milieu des champs une rue sur la gauche semble dégagée. Choses à noter quand tu te rends dans ces événements. Même s'il est parfois difficile de trouver une voie d'issue au gré des mouvements de foules et de police, mieux vaut ne pas entrer dans les rassemblements sans savoir comment en sortir. Ce qui est encore plus vrai lorsque le reste de l'avenue est une gigantesque nasse. Car plus haut toutes les rues perpendiculaires sont bouclées par des murs immobiles de CRS. Derrière eux, plus haut dans ces rues, d'autres camions d'agents attendent, établissant un cordon sécuritaire au cas où nous tenterions de passer au travers et de courir vers l'oxygène.

BOOM. BOOOOOM. BOOM. BOOM. BOOM. Putain ça recommence. Je comprends pas, tout le monde semblait posé, c'est déjà l'émeute ? Ben non. Mince. Plus je monte les champs plus les gens sont stressés, apeurés, et bien vite je vais connaître le sentiment. Un mur de CRS s'est positionné face aux manifestants sur le côté droit de l'avenue, je m'approche et discute avec deux streetmedics aperçus nettoyant les yeux d'un manifestant. Je leur fait une tape sur l'épaule et leur dis Respect les gars. « C'est normal » me répond l'un d'eux. Et ben non mon pote c'est pas normal. Car tu n'es pas là pour soigner des casseurs et tout le monde le sait. Tu es là pour aider les manifestants qui morflent, et aujourd'hui tu vas avoir du taff.

On papote et BOOOOOOOOOM. « Ca c'est une F7. C'est même pas légal en temps de guerre. Ca arrache des jambes cette merde. (BOOOOM) Ca c'est une F4 qui est un peu moins forte». (Ses refs techniques me semblent un peu bancales, mais le propos est valide). Quelque part je ne lui dis pas mais bon sang, si elle tombe sur ta main ok, mais sinon, ON NE RAMASSE PAS UNE GRENADE. Hey ok hein, c'est n'importe quoi de voir ces engins utilisés dans un contexte de manifestation et encore plus lorsque 90% des gens ne font rien de mal. Mais par pitié répétez-le à ceux dont vous savez qu'ils iront en manif : ON NE RAMASSE PAS UNE GRENADE. Répétez après moi. ON NE...non bon je rigole mais dites-le à tous les manifestants. Une grenade ? On se retourne, on se tient la tête, on se protège le visage, on s'éloigne sans courir comme un dératé en particulier s'il y a 500 personnes autour, on fait tout ce qu'on veut ou peut, mais pas ramasser la fuckin' grenade. Rangez vos mains les copains. C'est utile des mains. D'ailleurs si vous pouviez renvoyer ces grenades sur des mecs en armure de chevaliers de l'ordre je vois pas ce que ça produirait de plus qu'un BOOOOOOOOOM.


Le streetmedic tourne la tête et voit un type « Oh tu serais pas le type de Libération qui a filmé Burger King ? » Ouais c'est lui. Ils échangent vite fait et je prends la suite. Dis mec t'as sans doute déjà couvert des manifs t'es pas surpris par la config là ? « Bah franchement si, enfin j'ai déjà vu de la nasse/lacrymo mais là c'est fou quoi, les gens sont posés, enfermés, grenadés alors que t'as pas tant de casseurs que ça ». Un gilet jaune à côté « Excusez-moi mais je n'ai même pas vu de casseurs moi hein, je sais pas où ils sont vous les avez vus vous ? ». Je dis avoir aperçu des gars style blackblock et que c'est sans doute eux, mais je ne les ai pas vu agir. A ce moment là un gilet jaune me dit « Oh putain les cons. T'as pas vu ? Un gilet jaune s'est pris un pavé sur le bras là ! ». Ah non j'ai pas vu. Mince. Y'a donc bien des casseurs, mais voilà le début du problème.

Ils sont en minorité flagrante. VRAIMENT. Je le souligne pour les lourdingues qui parviennent toujours à trouver un argument aux bavures : « Ouais ben si t'as la gueule arrachée c'est que t'as bien du faire quelque chose gné. Les flics font pas ça par plaisir double-gné ». Nan mais les gens, voilà une image pour bien faire comprendre la configuration : 1000 personnes dans une pièce, 10 d'entres elles foutent la merde, alors 100 grenades seront lancées. La « doctrine » de Castaner et des forces de l'ordre qui consiste à ne pas aller au contact s'avère en réalité plus barbare qu'autre chose. Des gilets jaunes voulaient arrêter eux-mêmes les casseurs mais n'osaient pas, ils n'ont pas de boucliers, de tonfas et d'armures. Déjà que leurs masques et casques ont été pour beaucoup confisqués/interdits. Alors que des gilets jaunes croyez-le bien aimeraient voir les CRS bouger leur cul en pack pour aller choper du casseur. Peut-être même qu'on les y aiderait en les retenant par le col.

Mais non, la doctrine est ainsi faite. Au cœur d'une foule non-violente mais libertaire, on considère qu'un casseur prend un risque, doit assumer ses conneries s'il est puni physiquement. Mais il ne risque pas grand chose de plus qu'un manifestant pacifique le casseur, puisque la réponse c'est trente grenades dans la gueule de la foule non-violente plutôt qu'une trentaine de pas pour choper le violent et l'interpeller. Que se passe-t-il alors ? Les pacifistes s'énervent. Ils s'approchent des CRS, leurs crient dessus les habituelles phrases sans effet : « Mais vous avez pas d'gosses ? Vous voyez pas ce que vous faites ? Il est où votre cerveau ? Pourquoi vous êtes cons comme ça ? Sous l'armure vous êtes des hommes, des humains bordel ! On en est plus conscients que vous c'est hallucinant ! Enculés ! ». Un manifestant passe même près d'un cordon qui bouche une rue et crie un truc qui fait marrer les gilets jaunes : « Et bah j'espère que vous baiserez pas ce soir ! J'espère que vous allez vous branler pendant des mois vous méritez pas de connaître l'amour bande de fils de putes ! ».

Toujours à proximité de mes copains streetmedics, ça détonne à nouveau. BOOOM. BOOM. BOOOM. BOOM. BOOM. BOOM.....BOOOOOOOM...BOOM. BOOM. BOOOM. (Beaucoup de booms pour que vous pigiez les salves interminables). Et là un cri « Ahhhh putain batards ! ». une jeune femme se tient le bras et s'approche de nous, les streetmedics vont vers elle, les photographes courent vers nous tous. Je ne vois pas ce qu'elle a étant hors du cercle, mais elle pleure et c'est moche. Les streetmedics décident de l'accompagner vers une rue bouclée et demandent aux CRS de laisser passer. Ils sont ok, ils ont un médecin pas loin. Le streetmedic lui restera ici, un CRS accompagne la jeune femme. Plus tard je la recroiserai dans la manif : ils m'ont ramenée après m'avoir désinfectée et bandée etc. « Toi t'es là t'es posée tu fais rien de mal tu te prends un flashball dans la gueule quoi ». Mais ça va mieux ? «Oui ça va mieux, en même temps je me suis assise à côté d'un gars t'aurais vu la gueule de son pied ». Je n'ai pas eu le temps de bien comprendre ce qu'elle me disait que d'autres pétaient à proximité nous poussant à focaliser notre attention sur ce qui se passait autour.


On continue de discuter en haut des champs avec les streetmedics et un homme aux cheveux rasés très court approche, tous les regards sont sur lui, et en le voyant moi-même je comprends pourquoi. Son crâne pisse le sang. Il marche et se dirige vers le lieu où la jeune femme avait été évacuée, les CRS le laissent passer et l'emmènent. Les détonations continuent et n'arrêtent plus. Les CRS nous demandent de ne pas rester près d'eux. « Bah ouais parce qu'ils tirent même sur leurs collègues ces cons là » dit un gilet jaune venu demander à un CRS de lui garder sa 8-6. (Prix du Meilleur Troll du jour).

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Avec les manifestants autour on commence à s'inquiéter parce que ça remue beaucoup en face, les policiers chargent et balancent de la grenade à foison, ça se rapproche de nous et on sent qu'ils vont charger de ce côté aussi.Un CRS précise « Quand on chargera je vous le dirai, il faudra partir avant nous, prendre de l'avance et ne pas rester là sinon on sera bien obligés de vous pousser, pas forcément violemment mais quand même au bouclier ». Ok poto, t'es gentil de nous expliquer une partie de ce qui ne va pas. Les manifestants ne sont pas protégés par les CRS qui même s'ils dialoguent obéissent à des ordres et à une logique qui sentent la connerie. Le propre de tout ça c'est d'agiter la foule, l'énerver, faire subir à des gens qui ne le méritent pas un traitement qu'on dit vouloir appliquer à des « ultras ». Mon cul sur la commode. Les grenades n'ont pas de têtes chercheuses, quant aux CRS, on finit par se demander s'ils ont une tête tout court.

Mouvement de foule, on se met à courir, des cris de peur. Des détonations en pagaille. De l'autre côté de l'avenue grosse charge de CRS accompagnés de tonfas-brassards-casques. Ca pue. Mais tellement. On ne manifeste même plus, on regarde et on attend. BOOOOOOOOOOM. Putain celle-là était à dix mètres, je me colle à un mur, dos tourné, je mets ma capuche par dessus mon bonnet et je commence à trembler. L'instinct de survie s'exprime, rien ne va plus. On est des dizaines contre le mur, on se tient loin de la rue, mais on ne peut pas s'en aller, les accès étant bouchés. Après quelques minutes, je me décide à redescendre l'avenue. Sur le chemin les détonations continuent, des mouvements de foule récurrents. Lors d'une course mon appareil photo tourne en mode vidéo, pointé vers le sol, je vois une belle trace de sang et la filme tout en courant. Je déteste ce que je vois. Je le redis, 80% des gens étaient immobiles, posés, manifestants mais « responsables » comme dirait le premier connard gouvernemental venu. Je vois quand même un blackbloc éclater un morceau de trottoir au sol pour en faire du pavé. J'ai enfin vu mon premier casseur du jour.

Le trottoir pété en arrière-plan, ceux qui sont dans l'image n'y ont pas touché (précision utile).

Un Gilet Jaune discute avec sa pote et demande « Mais ils sont où les médias BFM et tout ? » « Sur un toit » répond sa pote. « Putain ils doivent payer cher pour une vue des champs au balcon ». Je ne peux m'empêcher d'intervenir : Heu non mec, ils sont chez Publicis je pense que c'est gratuit et qu'il y a même des petits fours. Mais sa question traduit le fait que certains sont bien à l'abri pendant que nous, nous en chions sévèrement. Je ne devrais pas être trop dur avec eux, lorsque tout le monde sera parti ils prendront tout de même le risque de filmer quelques débris fumants entourés de Bacqueux et de pompiers. #cynismeinside


Je commence à ne plus avoir envie d'être là. Au bas des champs je peux souffler mais des manifestants arrivent encore, n'ont aucune idée de l'atmosphère plus haut. L'un d'eux nous engueule alors qu'il n'a rien vu « Bah alors feignants venez là haut là vous restez là comme des cons ça sert à rien, allez venez avec nous ! ». Sa face amusée croise mon regard endurci et je ne peux pas m'empêcher de lui hurler dessus : Vas-y va bouffer ta grenade et reviens nous dire ça abruti ! Vas-y va morfler et tu pourras l'ouvrir, allez va là-bas ! Je m'éloigne en lui tournant le dos et criant un monumental « Abruti ! ». Les gilets jaunes autour me regardent mal mais semblent s'interroger. D'autant que j'ai le logo "peace" dessiné sur mon gilet et que visiblement j'ai plus trop la force de paix en moi. Un jeune femme du 77 discute avec moi et me dit qu'elle sent qu'on nous a baisés et qu'on ne peut pas manifester sereinement et pacifiquement. On tombe d'accord, tout est fait pour embraser la foule. Ils avaient dit aux GJ de ne pas venir pour affronter seulement des casseurs, peut-être, ils ont ensuite vu venir énormément de GJ et des casseurs en infériorité, bon ben ils ont quand même appliqué la « doctrine » du jour et agi comme s'il n'y avait que des casseurs. En tous cas c'est ce que j'ai ressenti.

Je prends mon téléphone et appelle ma mère, qui je le sais squatte BFM en s'inquiétant probablement alors je la rassure en lui disant que je vais bien, je suis juste mal dans ma tête. Je lui demande ce qui se dit à l'antenne : « Oh bah ils disent que ça se passe bien, que c'est bien mieux que la semaine dernière ». Je la coupe un brin trop agressivement. QUOI ?! Ils disent que ça se passe bien ? Mais j'ai vu du crâne ouvert, une jeune femme blessée au bras, on m'en raconte d'autres, ils lancent des grenades et chargent sans arrêt. « Rah putain. Ils disent pas ça à la télé ». Tssss tu m'étonnes je reste dix minutes au téléphone et lui explique que comme la semaine passée on voit de la fumée noire s'élever depuis les rues adjacentes. Plus tard elle me dira par sms que les CRS chargent aux chevaux rue de Bretagne, que c'est la merde rue de Courcelle, que ça part en vrille rue Réaumur. Finissant de me convaincre qu'il faut partir.


Je vais vers la rue ouverte sur la partie gauche et basse des champs. Je me pose là pour vapoter en stress, la nicotine m'apaisera. Des gilets jaunes entre potes discutent du fait que c'est n'importe quoi. Je les informe avoir vu un crâne ouvert, une femme blessée, des mouvements de foule. Eux me disent qu'une grenade a pété sur le crâne d'une manifestante. Effroi dans ma tête, je demande comment elle va ? « Elle avait une capuche heureusement, alors la capuche a brulé et elle a une putain de bosse sur la tête mais elle a pu marcher etc ». L'un d'eux est au téléphone et répète ce qu'on lui dit «De quoi? Les trains ne circulent plus ? Bon. Pardon ? Mort quoi ?». On stresse direct et on lui saute dessus pour demander s'il y a une mort annoncée, il dit ne pas avoir bien compris, nous non plus, on n'en saura pas plus et apparemment avec le recul, aucune mort n'a été annoncée mais cela témoigne de l'atmosphère qui régnait. En face de moi je vois un homme assis sur le rebord d'une vitrine, endormi. Je le prends en photo et le filme, alors que des gilets jaunes sentent qu'il faut s'en aller et se mettent tous à s'engouffrer dans cette rue. Ca charge probablement même sur la partie basse. Je me casse.


Remontant la petite rue, j'arrive sur une petite place blindée de gilets jaunes, et dans les rues suivantes que j'aperçois au loin, même foule de couleur unie. Y'a tellement de gens c'est ouf. On monte une rue, on en voit une sur notre droite, des GJ en arrivent et préviennent « Pas par là ils arrivent ! ». Ok, on prend une autre rue, sur la gauche une rue et des GJ qui arrivent « Demi-tour les gars faut pas aller par là ». Bon. On continue tout droit alors. Le bruit de l'hélico fout l'ambiance, et la fumée au bout de la rue prépare au pire. Mais là, pas de flics. Au sol des traces de projectiles de CRS mais ici le ratio pacifistes/violents a changé. Je dirais que 30 à 40% des gens présents sont passés en mode émeute, les autres commencent à admirer car ils sont révoltés par ce qu'on leur a mis toute la première partie de journée. Un feu au milieu du carrefour fait de débris divers, les pavés détachés, les grilles métalliques des arbres trainées au milieu de la rue et d'un coup une trompette sonne la marseillaise, reprise par la foule moins grande que sur les Champs mais tellement plus imposante par la voix.

Impressionné par le caractère insurrectionnel et révolutionnaire du moment, je me mets à reprendre quelques mots en cœur. Je n'aime ni les symboles républicains ni la Marseillaise (j'ai mes raisons) alors j'y vais mollo mais je dis plus tard à un GJ « Peu importe les mots et ce à quoi ils renvoient ce qui importait à ce moment là c'est qu'on dise tous les mêmes mots en choeur ». C'est ça qui me donne un frisson, plus sympa que les tremblements plus tôt. On avance, ça brule encore plus, et des pavés commencent à venir de l'arrière (les potes qui ont vu le live facebook savent) alors je décide de rebrousser chemin. Je ne veux pas être blessé je suis pas là pour ça.

Plus loin une voiture brûle, des pompiers s'affairent, personne ne les emmerde. Sur le trottoir d'en face des Gilets Jaunes marchent vers nous les mains en l'air. Derrière les pompiers une dizaine de tonfa-brassards-casques (je vais finir par les appeler TBC) et sans doute flashball/lacrymos venus les protéger sont tout de même en retrait, et on dirait que ce sont les pompiers qui permettent aux flics de ne pas être ciblés par des projectiles. On arrive à proximité du Conseil social et environnemental machin truc, je me pose sur un banc. Mouvement de foule, les GJ courent vers moi. Putain mais laissez moi me reposer les jambes quoi !



Décidé je quitte le cortège, à proximité une rue gardée par un seul camion de CRS est empruntable car ils sont trop peu nombreux pour bloquer quoi que ce soit. Je passe devant eux et les regarde, rigolards, posey comme jaja, et mon regard se fait accusateur. La Tour Eiffel n'est plus très loin, je traverse le pont et me trouve un banc. La pluie commence. Le sentiment de dépression aussi. Tout ça est d'une mocheté profonde. Mais derrière moi les touristes vivent leurs vies, achètent des churros, tapent du selfie monumental, promènent le chien, font leur jogging. Un début de réalité se dessine. La nasse coupe du monde. Des GJ arrivent dans la même zone, peu nombreux, et bien vite une vingtaine de camions de CRS gyros et sirènes à fond. Ils prennent de l'avance sur les GJ. Et la carte postale touristique change de gueule ce qui malgré tout n'empêche pas les insouciants de persister dans leur état d'esprit déconnecté.

A ma gauche

A ma droite


Je remonte le Champs de Mars. Au loin des GJ pètent une camionnette et des arrêts de bus, derrière eux un mur de CRS et des barrières qui n'ont pas tenu longtemps. Les CRS les ramassent et un petit détachement suit l'attroupement. De mon côté je vois la scène avec à ma droite et à dix mètres un couple d'amoureux faisant leurs photos avec la Tour en arrière-plan. C'est symbolique. Je fais une vidéo (instagram) en rigolant nerveusement. Où va ce putain de monde me dis-je.

Mon périple se termine bientôt. Je traverse un beau quartier, sur l'Avenue Floquet et j'y découvre l'ambassade d'Éthiopie, un brin interloqué (qu'est-ce qu'elle fout là entre les Cayennes, Audi, Mercos et autres dorures puantes? Y'a comme un truc pas net). J'ai toujours mon gilet jaune mais je suis tout seul. Un vieil homme qui passait par là m'approche. « Vous devriez faire attention en portant ce gilet ici ». Ah bon monsieur ? « Ben oui vous avez vu votre mouvement à quoi ça ressemble ? C'est les cités qui viennent mettre le feu ça. Vous savez ici les gens vont finir par sortir les fusils ! ». Ah oui, je comprends bien, c'est dommage. « Mais c'est pas dommage c'est à vous d'enlever ce gilet enfin ! » Que voulez-vous on essaye d'avoir un symbole commun, ça rassemble des gens très différents aux idées et méthodes très différentes. « Oui enfin des gens différents... Vous voyez bien ce que c'est... Enfin... » Je vois très bien ce que vous avez sur le cœur monsieur. « Ben oui c'est des basanés quoi ». Oui monsieur. « Et puis les gens vont s'énerver ici ». La division ne rend service à personne monsieur. « Ben oui la division ça fait perdre tout le monde ». Je sais monsieur. « Vous voyez pas ce qui se passe ? » Si monsieur, oui monsieur, ok monsieur (Bon tu me rends ma jambe steup'?).

On finit par se lâcher devant l'académie militaire et je me retrouve complètement seul en gilet jaune dans une foule de parisiens trendy djeunz snapeurs de la mode, des lycéens qui laissent une odeur bourgeoise sur leur passage et leurs mots sont presque amusants « Y'a même pas moyen de faire du shopping aujourd'hui c'est quoi ce week-end de merde hahahaha ? ». « Vivement que ça se termine ces conneries ». « Lol mais il s'est perdu lui ? C'est le vilain petit canard ! ». Je croise des tas de potes du coin qui se mettent à éclater de rire en me voyant approcher. Tantôt je les regarde en souriant, ambassadeur des basses classes parfois mieux éduquées que les hautes, tantôt je fixe mon chemin et petit à petit mon visage se décompose. A mesure que je pige la déconnexion, le fossé entre GJ et reste du pays. Fossé à l'image de divisions politiciennes liées aux appartenances partisanes, aux intérêts de classes, à l'organisation du diviser pour mieux régner, tellement en forme et pour l'instant pas réellement en danger. Ne faisons pas les malins, des gens qui défendent le gouvernement aveuglément et justifient la moindre barbarie policière, on en embrouille quotidiennement sur nos réseaux.

Je veux aller prendre le train et retrouver mon Oise grisonnante mais plus réelle. Mais les ponts sont fermés. Près de la concorde les agents des BAC se préparent, garés sur une voie fermée. Je les vois de loin, j'enlève mon gilet jaune. Je veux pas être leur début de quota. Je traverse le pont de la Concorde, au bout un mur de CRS empêche de passer. Je demande à un CRS : Bonsoir excusez-moi (je suis bien élevé quand même) pour aller Gare du Nord par où peut-on passer ? « Prenez à droite sur les quais là, passez devant les Tuileries un pont sera ouvert. » (En fait la passerelle Léopold Sédar Senghor). Je lui réponds Merci. Vous êtes de Paris ? « Pas du tout » dit-il en souriant, je lui dis Ben merci de m'avoir renseigné alors ! Mais je sais qu'il a des consignes et qu'il sait que ce chemin est bon alors j'y vais. De toute façon mon GPS confirme la direction. (La confiance règne). Les quais sont très peuplés, des manifestants loin de l'épicentre et en direction de leurs transports du retour sont là mais les parisiens aussi. Par endroits des barrages de CRS fouillent encore les sacs. Mais avec courtoisie et hypocrisie, concepts relativement similaires dans ce genre de situations, tout se passe bien. Juste une image surprenante du Paris nocturne allumant ses lampadaires et ses monuments alors qu'au loin les sirènes de police ne s'arrêtent jamais, alors que le phare de la Tour Eiffel transperce un voile dont on ignore s'il est fait de nuages ou de fumées.

Arrivé à la fameuse passerelle un GJ semble perdu et se gratte la tête en pestant, un homme qui remonte sa braguette en sortant d'un recoin humide et puant, lui dit en me désignant « Ben tiens demande lui à lui là ». Le GJ m'approche « Vous n'auriez pas une batterie externe ? Je suis venu de Roanne (42, c'est loin !) avec mes collègues en bus et je me suis perdu je comprends rien à Paris. Je voudrais les appeler mais j'ai plus de batterie ». Je le regarde avec un sourire malicieux et l'espace d'une seconde il croit que je suis un parigot qui se moque de lui mais je dis « Ouais, j'ai une batterie externe mec ». Il est trop content. Je me pose avec lui 5 minutes le temps que ça charge un peu, il appelle tout en ayant la batterie branchée, mais la ligne coupe. « Rah putain d'connerie ». Il remet la batterie en place et paf un de ses collègues lui aussi tout seul et au téléphone le trouve et lui dit « Bah t'es là ! ». Le miracle est total. On repart tous ensemble en marchant sur la passerelle, le pote me remercie, je leur souhaite bon courage et je dis que mes jambes sont mortes, que Gare du Nord c'est loin...

Passant devant la station de métro Pont-Neuf j'aperçois qu'elle est ouverte et par chance un employé de la RATP m'informe que je peux rejoindre la Gare de l'Est puis la Gare du Nord une station plus loin. Là-bas des Gilets Jaunes sont tous assis en groupes au sol, dévorent des sandwiches achetés hors de prix dans les boutiques de la gare. D'autres à proximité des toilettes au sous-sol ont simplement l'air cuits. Ils ne bougent plus, regardent passer les gens comme s'ils étaient sans-abri. J'échange quelques sourires et je m'en vais pisser pour 70 centimes d'euros. Au moins le mec qui tient les lieux est sympa, mais ça fait cher le soulagement. Dans les toilettes, un pavé posé près de la brosse. Ambiance insurrection hygiénique. Derrière moi la porte est recouverte de tags dont certains qui renvoient à la situation sociale. « Le chômage ! Le chômage ! Un métier d'enculé ! Être flic un métier de bâtard !! ». « Tu es entouré et rarement seul. Mais surprenant la façon dont tu te sens seul ! ». « 10€ pour chier, c'est quoi cette merde ? » « Cherche asiatique pour faire l'amour »... Ah celui-là est un peu hors sujet.


Le train est à l'heure, sur le chemin une altercation entre un ancien de la rue et une nouvelle du crack (selon ce qu'il dit en l'insultant et lui intimant l'ordre de quitter "son" train) alimentera une discussion houleuse digne d'un CamClash de Paris à Creil sans interruption, ponctuée par une agression verbale par l'homme extrêmement engagé et conscient mais beaucoup trop agressif pour en faire un avantage, à l'encontre d'un jeune agent SNCF. Une histoire à raconter plus tard... Dans le wagon d'à côté, ça semble s'énerver aussi, on entend crier "On veut pas de gilet jaune ici enculé!". "Ta gueule!". L'homme nerveux assis non loin de moi le prend en souriant et dit à tout le monde que ce sont sans doute des gens qui se connaissent et sont venus manifester. On n'en sait rien en vérité, mais l'ambiance n'est pas au beau fixe, toute la tension française alimente le voyage. Une jeune creilloise énervée par le ton qu'emploie l'homme en particulier au moment d'embrouiller un agent SNCF l'envoie bouler sévèrement, avec beaucoup de courage. Les deux se souhaitent bonne soirée de façon hypocrite mais utile (finir sur une touche de politesse rassure tout le monde). Je la retrouve hors de la Gare de Creil et lui dit bravo, d'avoir su contrôler le moment sans perdre ses nerfs, on discute, on rigole, le dialogue impromptu et toujours souriant avec des inconnus me laisse un peu d'espoir pour compenser tout ce qui est moche et que j'ai vu aujourd'hui.

Quoi qu'il en soit, les Gilets Jaunes qui se féliciteraient d'une telle journée ainsi que leurs opposants qui félicitent déjà les forces de l'ordre me semblent tous dans le déni. Ce qui m'apparaît à moi c'est que même ce mouvement inédit se voit circonscrit dans un espace dédié, lui-même cerné par un monde qui s'en tape la cocarde. On est extrêmement loin d'une révolution populaire, d'une prise de conscience généralisée ou d'une nouvelle unité du peuple. Je suis finalement parti beaucoup plus tôt que samedi dernier de l'épicentre des "heurts" que j'appellerais plutôt "le merdier organisé" car n'ayant pas de protections et ne pouvant donc pas faire tant d'images que ça, j'ai préféré m'en aller doucement vers mon train du retour, afin de ne pas finir blessé ou de ne pas nourrir encore mon sentiment de tristesse et de dégoût en restant là pour rien... C'est sans doute lâche aux yeux de plein de gens, je suis ok avec ça.

Les conclusions/analyses/déductions politiques/politiciennes on se les échangera via les réseaux, on verra bien ce qu'on en pense chacun dans notre coin et selon nos inclinaisons. En somme on ne fera pas grand chose de différent par rapport aux mouvements sociaux des dernières années, mais on trouvera peut-être ainsi comment s'y prendre par la suite. Je dirais seulement que tout ça laisse un goût amer et me semble dire, à moi, que l'action était nécessaire, mais qu'il faut maintenant reprendre un travail de communication, on ne rassemblera personne via les interminables « actes » du samedi. Les divisions vont juste se creuser entre membres du peuple, le pourrissement va fonctionner, on va finir déçus ou hospitalisés. Pour ma part je ne pense pas retourner à Paris samedi prochain (j'ai pas de sous et plus d'emploi alors ça revient cher 10€ le trajet jamais contrôlé) et je ne pense pas être personnellement favorable à la poursuite du mouvement dans ce contexte précis des « samedis noirs ». Sinon d'ici quelques semaines on aura un événement facebook « Acte 19 : Bon cette fois on vous jure que c'est la bonne vraiment mais véritablement pour de vrai c'est certain»...

Je ne suis pas convaincu que le mouvement bénéficie d'un tel tragique de répétition...



Voici la vidéo de mon parcours



Et pour aller plus loin, indépendamment des opinions politiques qu'il peut soutenir, 

Il a parfaitement saisi le moment, la nature violente du dispositif policier ayant poussé l'énervement
ainsi que de nombreuses interviews utiles (et même celle de casseurs).


[Petit MAJ : après le discours d'Emmanuel Macron ce soir (10/12) franchement finalement j'y retournerais bien juste pour qu'il ne pose pas en vainqueur...]

[MAJ de la MAJ : vu le contexte compliqué et parce que je pense que poursuivre dans l'action sans privilégier la communication/la conviction des gens à distance du mouvement, finalement je n'irai pas sur Paris ce samedi]


[Full Album] ASTRAL DIADEM - Cycles (Melodic Black Metal)


Astral Diadem est un projet "studio" concrétisé par un duo de musiciens normands comprenant "Furet" qui officie en tant que guitariste chez Nuisible et comme bassiste chez Pilori ainsi que Camille "Camo" qui joue entre autres chez Stagnant Waters, Sveta Istina Vjestica, Smohalla. Il est également ingénieur son, il a participé à la création du jeu Mother Russia Bleeds et s'est occupé par ailleurs du mixage du dernier album de Nuisible "Slaves & Snakes".

Cet EP sera très apprécié des amateurs de black metal. Encore méconnu, il méritera un petit partage sur vos réseaux. Et pour en savoir plus sur Astral Diadem, rendez-vous ICI.






[Boooom] Noname


Elle n'est pas vraiment méconnue et elle n'est pas vraiment connue.En tous cas pour ma part je viens de la découvrir, elle s'appelle Noname et woah, mais regardez ce petit live complètement magique !





[Nouvel extrait] "The Myth of Happiness" par The Dali Thundering Concept





J'en ai déjà causé précédemment et j'en recauserai dans les prochains jours avec une chronique de l'album dans son ensemble, les "musiciengénieurs" de The Dali Thundering Concept feront bientôt paraître leur nouvel opus conceptuel : "SAVAGES" > le 13 Avril. Au programme et comme toujours chez TDTC, du questionnement existentiel à grande échelle autour des racines de l'Humanité et son devenir, mêlés dans une idée de reboot prochain de l'espèce. On développera la structure de ce concept ainsi que son sens global lors de la chronique qui sera publiée chez Magic Fire Music. 

En attendant et après le premier extrait "INK" posté il y a quelques semaines, voici "The Myth of Happiness" et son assaut anti-capitaliste rudement bien arrangé par Sylvain Conier et son texte astucieux. Il détourne quelques slogans publicitaires afin de les intégrer à son plaidoyer contre le consumérisme, évoquant avec ces phrases qui poussent à l'achat ce "mythe du bonheur" et ses horizons en réalité obscurcis. Le tout est servi par un clip de toute beauté, mélange hyper stylisé de "lyrics video" et de récit visuel plus classique (la fin du clip évoque incontestablement le concept général de l'album). 

Réalisé par le très talentueux Igor Omodei et ses collègues (il avait déjà réalisé le clip pour le titre "Phoenix" sur l'album "Eyes Wide Opium") ce clip fait l'objet d'une publication en exclusivité chez Metal Injection à l'heure de fréquentation des ricains, trankill. Ce qui témoigne de gros efforts de promo de la part du groupe en pleine ascension. Pour respecter le bidule et ne pas entraver ce buzz stratégique, je vous renvoie vers METAL INJECTION POUR VOIR CETTE PETITE PERLE PAR VOUS-MÊME ! (Je l'ajouterai à cet article d'ici quelques jours). 


[Avertissement : leur nouveau clip comporte un montage et des séquences dangereuses 
pour les personnes concernées par l'épilepsie photosensible]


[CLIP] The Dali Thundering Concept : SAVAGES sort le 13 Avril.


Ouh, mes chouchous du moment marquent leur retour et annoncent la sortie de leur prochain album "Savages" avec la publication d'un premier extrait sous forme de clip : "Ink". Et *whoa* ils sont pas contents les barbus ! Lourdeur et brutalité, voilà qui semble être le ton donné pour cette prochaine sortie, même s'ils ne mettent pas la virtuosité des p'tites notes furtives de côté et même s'il reste de la place pour de zolis soli réussis comme les saltos de mic' à la Philippe Risoli. (Ouais j'ai sorti la grande écriture t'as vu).

Sachez si ça vous dit qu'un T-Shirt de fanboy est à gagner sur leur page Facebook, il vous suffira de partager leur clip sur votre réseau et d'ajouter un commentaire sous leur publication. Je vous dis ça parce que je suis sympa, car en réalité le fanboy c'est moi, et le t-shirt si vous le gagnez Martin leur batteur me donnera votre adresse pour que je vienne vous l'arracher avec les dents, comme un sauvage pour rester dans le thème. 

Je vous invite donc à prendre le coup de tatane qui s'impose avec le visionnage de "Ink", premier extrait nous préparant à l'avènement de "Savages", l'album qui je l'espère pour eux fera exploser TDTC sur la scène des musiciengénieurs internationaux. 




Ca fait mal hein ? 




[Musique] Cult Of Nonsense : premier EP et premier clip. (Trash-Core)





La planète Normandie est connue pour son rayonnement hautement radio-actif lié à une présence anormalement élevé de métal dans ses entrailles. En voici une nouvelle preuve. Cult Of Nonsense (C.O.N pour les intimes) est un trio trash-core ébroïcien qui réunit les membres de formations ayant déjà marqué la scène normande. On y retrouve d'ailleurs à la basse et au chant Alan que les amateurs du genre ont pu connaître comme hurleur de chez As We Bleed, mais également Miguel à la batterie et Tibé au chant lui aussi, ainsi qu'à la guitare. On a pu les entendre dans des groupes tels que A Rising Hand For Elijah ou 17 Seconds Left.

Bon alors ça tâche hein, clairement ça ne figure pas sur la B.O des Tuches. Musicalement c'est brut de décoffrage et ça pique le crâne tout en renvoyant à une noirceur indiscutable. "Run From Yourself" est un extrait de leur premier EP éponyme "Cult Of Nonsense" sorti en Novembre dernier. Le clip qui l'accompagne désormais présente le pétage de plomb d'un homme manifestement traversé par une violente crise existentielle remettant en question la moindre possibilité de vivre doué d'un quelconque libre arbitre ainsi que les moyens "admis" d'y remédier. Bon, j'interprète sans connaître les intentions ni les lyrics de ces violents gaillards, mais vous vous ferez votre propre idée sur le sens de ce clip et sur sa conclusion meurtrière.




Le son mise sur l'efficacité du décoffrage et sur la cohérence de cette sensation d'enfermement plutôt que sur toute forme de subtilité : c'est trash, comme je disais ça tâche quoi. Dans les influences de Cult Of Nonsense : Napalm Death, Nailbombs, Nails, Converge etc. Que les friands de noirceur et de folie sonore se dirigent vers BandCamp pour écouter l'intégralité de cet EP. Qu'ils rejoignent la page Facebook afin de connaître les éventuels concerts à venir. Enfin, si ça vous chante, allez découvrir les groupes impliquant les membres de Cult Of Nonsense, qui ont animé ou qui animent encore la scène pas contente de Normandie : A Rising Hand For Elijah, As We Bleed, 17 Seconds Left.




[Cinéma] Loïc Jouenne : il fait flipper un peu.





Une fois de plus il s'agit d'un ancien camarade d'Université qui a obtenu sa licence en Arts du Spectacle/Cinéma à Amiens. Du temps de l'UFR des Arts il réalisait déjà de petits courts-métrages laissant pré-sentir un certain goût pour l'épouvante et les ambiances sombres ou torturées. L'exercice de style que représentait son film "Huldra" avait beaucoup intéressé l'association Kino Paint Art dont je faisais partie et régulièrement il proposait donc ses expérimentations pour le festival des étudiants "Gobe ta péloche". 

Il a complété son champ d'expertise et affiné son style en allant étudier la réalisation pour la télévision et le cinéma au sein de l'EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation) et il propose désormais ses services de réalisation pour les besoins de films institutionnels mais aussi autour du documentaire ou encore de la musique. Mais je suis certain qu'il a des dizaines de projets personnels sous le coude. Voici quelques uns de ses courts-métrages qui démontrent son amour de l'éclairage !









Voici l'un de ses clips pour le titre 
Maléfices par Inspire.



Un joli clip publicitaire
 pour le compte d'une société de location de matériel de cinéma.



Pour les amis amateurs d'Urbex. 
Son émission "Exploria" !


Il travaille actuellement sur les prochains épisodes d'Exploria
et prépare des choses pour La Fraterie pour qui il a déjà réalisé un clip.
 
Pour en savoir plus sur son parcours 
et découvrir ses productions rendez-vous sur son site officiel.

La petite page Facebook qui va bien.

 Et tant qu'à faire, la chaîne NewtripPictures
sur laquelle il poste de nombreuses créations.




[Musique] Althia & DJ Shpere feat Jihè : c'est chaud !



(Photo : Magali Paulin)


Jihè est une chanteuse amiénoise qui jusqu'ici donnait de sa voix chaleureuse au sein du trio Soul Addiction dont j'ai parlé ici et qui dévoile aujourd'hui une collaboration internationale avec DJ Sphere (New-York) et la productrice et DJ Althia (Milan) avec le soutien de Wile Out Music (USA/Australie) un label en ligne dédié aux artistes émergents et présents sur le web. Au programme une électro house très cool avec une atmosphère ma foi caliente ! Très cool d'entendre Jihè sur des sonorités plus funky que d'habitude et content pour elle de voir cette collaboration lui offrir un auditoire au-delà de nos frontières ! 





Pour suivre les prochaines sorties de Jihè




[Musique] Holding Sand : le dernier coup d'éclat.


(Photo : Marine Arnoult)


Il y a quelques années j'avais eu l'occasion de chroniquer le groupe Holding Sand originaire de Tours pour le compte du webzine Magic Fire Music et j'avais pris une petite claque très sympa en écoutant leur premier EP "On Sleepless Nights". C'est d'ailleurs la chanson éponyme qui m'avait le plus séduit et qui je crois avait permis au groupe de se faire remarquer avec des sonorités et une production déjà très professionnelles. Les riffs bien inspirés, les textures de qualité, le chant très agréable... Tout était extrêmement prometteur.

"On Sleepless Nights"
le "tube" d'entrée !



Je concluais alors ma chronique en leur souhaitant de recevoir les bons coups de pouces afin de percer dans le milieu musical. Deux ans plus tard je chroniquais leur premier album alors soutenu par M&O Music, "Some Things Are Better Left Unsaid" avec le même sentiment plutôt admiratif face à un mélange de sonorités relativement brutales avec un chant et des textes très orientés vers l'émotion. En gros, j'estimais que si Holding Sand ne révolutionnait pas la musique d'un point de vue technique, c'est la propreté de leurs productions et le caractère massif de celles-ci qui faisaient d'eux un groupe très intéressant et qui aurait du compter sur la scène metal française.

"The Future Belongs To Heartless Whores"


En 2015, "A Life Worth Memoirs" fut leur deuxième album, de retour à l'autoproduction totale. Pour le coup je ne chroniquais plus, j'y ai donc simplement jeté une oreille en appréciant toujours les mêmes qualités. Bref, tout se passait apparemment bien pour les Holding Sand qui par ailleurs expérimentaient de plus en plus de choses afin de créer des textures originales (comme l'utilisation de gobelets pour créer des effets sur les voix etc).

"Hell-Bent"


Mais voilà, faire de la musique coûte cher. En temps, en argent, en investissement personnel. Il y a quelques mois, les Holding Sand annonçaient  sur internet vouloir mettre un terme à leur aventure, épuisés par les nécessités de l'auto-production et du booking indépendant. Bosser librement c'était leur choix, ils ne souhaitaient visiblement pas se faire happer par une maison de disques et perdre leur indépendance et sans doute avaient-ils aussi une vie professionnelle chargée qui ne coïncide guère avec l'idée d'être en tournée ou en studio en permanence. Bref, ils sont fatigués d'avoir tant donné pour maîtriser leur propre "bébé" Holding Sand et c'est bien normal. Les Holding Sand avaient tout pour "passer pour" un groupe professionnel déjà signé chez un gros label européen voir international. Après dix ans d'activité, ils tirent leur révérence avec notamment un concert d'adieu live le 23 Février au Temps Machine à Joué-les-Tours  en compagnie du groupe Beyond The Styx.

Sur leur chaîne Youtube ils ont documenté leurs tournées et leurs passages en studios avec des vidéos ou des clips musicaux de grande qualité aussi. Tout était vraiment très pro, ils n'ont pas fait les choses à moitié. Et ça vaut le gros big up des familles car c'est donc la fin qui se profile à l'horizon pour cette bande de potes qui a su mener sa barque dans les eaux tumultueuses de l'autoprod. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas leur style parfois jugé trop "nu-metal" ou trop "à l'américaine", il n'empêche qu'ils ont vécu leur aventure indé du début à la fin avec un grand talent et un admirable professionnalisme. Je n'étais pas de leurs "fans hardcore", je n'ai pas suivi plus que cela leur évolution, j'ai simplement le souvenir d'une découverte très très sympa durant mes années de chroniqueur chez MFM, et je voulais donc leur faire un coucou chaleureux à l'occasion de leur séparation. 

Cependant soyez alertes, les Holding Sand comptent bien dire au revoir avec une ultime sortie, un dernier EP intitulé "Uncharted Grounds" qui sera disponible ce vendredi 9 Février ! Un premier extrait a été mis en ligne sur Youtube, le voici donc ! Bon vent aux membres de Holding Sand et respect pour leur parcours très cool qui même s'il démontre en conclusion que le D.I.Y c'est pas seulement la joie, ça permet tout de même de produire de très bonnes choses avec de la volonté et du talent ! Bisous-bisous à eux.
 
"SNAFU" 
extrait de "Uncharted Grounds" l'EP final de Holding Sand.





Mise à jour du 9 Février 2018 (sortie de l'EP) :

Voici donc le "clip de fin" de Holding Sand 
qui annonce la sortie de "Uncharted Grounds" avec son extrait éponyme.

Une 





Vous pouvez également retrouver cet EP en playlist sur leur chaîne Youtube.
N'oubliez pas qu'ils donneront leur dernier concert ce 23 Février !

 Pour écouter les précédentes sorties de Holding Sand, direction BandCamp !
Pour leur envoyer une bise ou en savoir plus sur les prochains projets 
auxquels ils participeront peut-être chacun de leur côté, direction Facebook !






[Musique] audioFILM : électro qui ambiance "sans passer en force"


Quelle fut ma surprise lorsque j'ai découvert que Pauline qui figure parmi mes contacts et qui a de nombreux amis communs dans le monde musical plutôt metalleux faisait partie du duo audioFILM avec son ami Thomas, duo dont je ne savais rien jusqu'ici. J'avais juste entendu ou lu le nom quelque part, les amis communs faisant sans doute un petit coup de pub sur les réseaux de temps à autres. Pour une fois j'ai cliqué, j'ai bien fait.




C'est tout bête, Pauline partageait un appel à venir soutenir audioFILM en concert pour un Tremplin au BIG BAND CAFÉ d'Hérouville Saint-Clair en vue du Festival Beauregard, le tout accompagné d'une captation live fraîchement publiée il y a deux jours. En ce qui concerne ce tremplin sachez qu'il a lieu ce jeudi avec un début à 20h30 et le passage d'audioFILM à 21h15 ! Si vous êtes dans ce coin, n'hésitez pas à y faire un saut, l'entrée est gratuite et trois autres groupes y présentent leur musique !

Pour ce qui est de la vidéo, je vais être honnête, au début j'étais pas chaud. Le genre n'étant pas de mes favoris. Et puis au bout de quelques secondes de Liars, hmm, ce mix guitare synthés, plutôt électrisant, et puis ce chant, très sympa. Et puis, et puis, et puis j'ai fini par kiffer dites donc. Appréciant particulièrement l'explosion finale pleine de patate et que j'aurais bien vu durer et durer encore. Tout ça donne envie d'être dans la salle pour être prisonnier de ces pulsations et se mettre à danser (ou plutôt gesticuler bizarrement pour ma part, n'étant ni souple ni habitué à autre chose qu'au headbanging).


Liars - live (02/12/17)


Puis j'ai fait un tour sur leur chaîne YouTube histoire de rattraper mon retard et chaque morceau sur lequel je suis tombé m'a plu car il me semble que quelque chose d'un peu mélancolique accompagne toujours les rythmiques d'apparence légères, rebondissantes. Qu'il s'agisse du chant, d'un petit élément de synthé planant comme sur "Stargaze" ou "Native" ou carrément du morceau dans son ensemble tel que la version live acoustique de "SummER" que je ne manquerai pas d'écouter lors de ma prochaine rupture (c'est un compliment je vous jure), ça ne fait pas rebondir sans émotion. Le duo présente les choses ainsi : " une musique subtile, personnelle et intimiste, sans jamais passer en force". Effectivement, c'est ce côté là qui m'a séduit : "sans jamais passer en force". Je n'en rajoute pas, je vous balance juste plusieurs de leurs vidéos et je vous invite à faire la découverte à votre tour ! Pour ma part j'ai trouvé ça bien cool et j'écouterai leurs futures productions avec grand intérêt ! C'est bien classe ! Encore une fois j'ai pris mon pied à découvrir quelque chose que produit quelqu'un qui se trouve parmi mes contacts ou le microcosme finalement immense des potes de potes de potes.

Mont-Royal

Native

SummER (live acoustique)

Get up


Passons-donc un petit coup sur France 3 Normandie 
pour en savoir plus sur le duo : audioFILM



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ou faites un saut sur leur page BandCamp pour écouter et vous procurer les EPs !